Education nationale : une rentrée normale, Monsieur Blanquer ?
« Les enseignants sont heureux de retrouver leurs élèves, mais ils sont las des annonces scandaleuses du ministre Jean-Michel Blanquer » constatent les secrétaires de la FSU d’Alsace dans les D.N.A. du 10 septembre 2021.
Mais voyons où en sont les divers critères de « normalité ».
Les promesses assénées sur la plupart des chaînes TV par J.M. Blanquer sont-elles réellement entrées dans les établissements d’éducation nationale ? Où en sommes-nous ?
Concernant la santé dans les écoles, collèges et lycées, ce que nous constatons de la réalité en Alsace c’est …
- pas de distribution d’autotests,
- pas de campagne de dépistage,
- pas de présence de capteurs de CO2,
- pas de masques prévus pour tous les élèves.
Et déjà 30 établissements du primaire fermés dans le Haut-Rhin … !
Dans les collèges et lycées, près d’1/3 des établissements recensés ne peuvent toujours pas ouvrir les fenêtres pour aérer les salles dans la journée !
Est-ce là une rentrée sanitaire « normale », Mr. Blanquer ?
Concernant le retour assuré de la « normalité » de l’enseignement dans le primaire et le secondaire, les constats des personnels sont encore plus inquiétants, en Alsace … comme à St Denis (région parisienne). C’est notamment ce que révèle l’article du lycée Paul Eluard de Saint- Denis (Mediapart, le 10 septembre 2021).
- Des postes d’enseignants ne sont toujours pas pourvus alors que des professeurs des écoles, pourtant reçus au concours national, attendent leur affectation. Le recrutement a d’ailleurs été diminué (192 postes au lieu de 241 en Alsace), ce qui va permettre à l’Etat de nommer des contractuels, non formés et ainsi ne pas payer des enseignants formés et titularisés.
- Des classes ont été supprimées ce qui fait travailler les enseignants devant des classes surchargées, de 31 à 35 élèves, contrairement aux promesses des « 24 élèves par classe » !
- Une grande incertitude et instabilité règne dans le secondaire car des options, ou des spécialités ne sont pas assurées : Arts plastiques, musique, parfois même en langues comme pour l’espagnol !
- Manquent à l’appel de rentrée des assistantes sociales, des psychologues de l’Éducation Nationale … alors que les infirmières scolaires signalent déjà la détresse croissante des élèves et des personnels.
- Le principe tant vanté de « une salle - une classe » a été rapidement abandonné: il est irréalisable dans les conditions matérielles réelles des salles. Il en va de même du manque criant d’installations sportives, principe jamais envisagé pour chaque établissement scolaire.
- L’accueil des enfants en situation de handicap est indigne : locaux inadaptés et les accompagnants formés ne sont pas recrutés.
- Enfin, les conditions matérielles et sécuritaires n’ont connu aucune amélioration pour cette rentrée ... normale ?
Est-ce bien là une rentrée pédagogique « normale », Mr. Blanquer ? Il nous semble que des enseignants, des personnels des établissements sont déjà en train de se mobiliser par des pétitions, des appels à réunions, voire des actions de grève.
Comment une pédagogie de transmission de savoirs et d’éveil des intelligences peut-elle s’exprimer dans un tel contexte matériel et de si médiocres relations humaines dans l’Éducation Nationale ?
N’y a t’il aucune proposition politique qui puisse permettre de rendre à l’éducation et à la formation son rôle majeur dans la formation et la cohésion de la Nation ?
Si Monsieur Blanquer ... le programme des Insoumis que soutient Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle affiche cet objectif concret : « L’éducation n’est pas une marchandise. Elle est la principale richesse du peuple et du pays. »
"L’Avenir En Commun", le programme de l'élection présidentielle fait des propositions sociales et politiques pour refonder une Éducation Nationale digne de notre pays :
►créer un service public de la petite enfance
►adopter une loi d’orientation pour l’école, en concertation avec les représentants des enseignants et des personnels de vie scolaire.
► garantir le cadre national des programmes et diplômes.
► développer l’enseignement public professionnel.
►développer la formation continue et professionnelle des adultes.
► revaloriser le salaire des enseignants.
► réserver l’argent public au financement de l’école publique (abrogation de la Loi Carle)
Voici l'enjeu vital, pour la Nation et pour notre avenir … en commun !