Loi travail: nous ne céderons pas
Le préfet de police de Paris, sur ordre du gouvernement et après de multiples tergiversations destinées à faire porter aux organisations syndicales la responsabilité de l'échec d'une "entente raisonnable", a interdit la manifestation parisienne du 23 juin contre la loi travail. Sous la Vème République, la dernière interdiction d'une manifestation à l'appel de syndicats remonte à février 1962 dans le contexte de la "guerre d'Algérie". Les raisons invoquées en sont le « niveau de menace extrêmement élevé avec un niveau de sollicitation extrêmement fort depuis plusieurs semaines des forces de l’ordre » mobilisées « sur l’Euro » et « aux frontières dans un contexte migratoire particulier » ainsi que « dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre ».
Alors que les rassemblements de milliers de personnes dans les "fan zones" ou à l'occasion de la fête de la musique n'ont pas pas été interdits, les salariés et leurs organisations syndicales, les citoyens qui se mobilisent pour défendre leurs droits ne sont pas les bienvenus dans les rues parisiennes. Ce gouvernement a choisi de répondre par le mépris et le passage en force.
Localement, nous nous joignons à l'appel des organisations syndicales à manifester
jeudi 23 juin à 14h, place Kléber
et nous relayons ci-dessous leur communiqué:
Les organisations syndicales FO, CGT, FSU, Solidaires dénoncent les méthodes iniques employées par un gouvernement aux abois à l’encontre du mouvement social : intimidations, répressions, criminalisation. Elles exigent l’arrêt immédiat de ces méthodes et l’abandon de toutes les poursuites contre les militants engagés contre la Loi Travail.
Quand la démocratie est bafouée, qu’une poignée d’individus illégitimes veulent imposer une loi régressive, les forces du progrès social que nous incarnons sont en légitimes défense.
Partout en France le combat mené contre le projet de Loi Travail, en particulier par les travailleurs et leurs organisations syndicales, fait l’objet d’intimidations systématiques. Les exemples dans le Bas-Rhin ne manquent pas :
• mardi 14 juin, jour qui a vu déferler sur Paris une vague protestataire impressionnante, les militants de Solidaires ont subi un contrôle d’identité doublé d’une fouille en règle avant leur départ en car Place de l’Etoile
• une militante CGT de Strasbourg a fait l’objet d’une interdiction de manifester à Paris par arrêté préfectoral pour des motifs fallacieux
• à ce jour, six militants du secteur de Haguenau ont été convoqués à Hôtel de Police pour avoir participé à une action intersyndicale le 19 mai dernier, dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale
Les organisations syndicales dénoncent l’autoritarisme de l’Etat qui par la voix d’un premier ministre prétendument socialiste menace de frapper d’interdiction les manifestations à venir contre la loi Travail.
Les intimidations, la répression et l’instrumentalisation des violences par ce gouvernement qui tente coûte que coûte de discréditer et de museler notre juste colère n’y feront rien.
Ces agissements ne sont pas dignes d’une République sociale.
Les organisations syndicales restent mobilisées et déterminées à obtenir le retrait total de ce texte contesté de toute part. C’est pourquoi elles continueront d’appeler à se mobiliser et à manifester malgré les menaces et les intimidations.