Laïcité à l'école: nous sommes loin du compte en Alsace-Moselle

Publié le par pg67

Laïcité à l'école: nous sommes loin du compte en Alsace-Moselle

Quand il s’agit de religion, Laurent Kalinowski, député-maire de Forbach et Céleste Lett, député-maire de Sarreguemines parlent d’une même voix.Et ce n’est pas le premier sujet sur lequel les deux parlementaires partagent la même tribune.

L’observatoire de la laïcité préconise en Alsace-Moselle de placer l’enseignement religieux en supplément du temps scolaire commun, alors qu’aujourd’hui il fait partie intégrante du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

Sollicités pour avis par les recteurs des académies de Nancy-Metz et de Strasbourg, les deux élus de Moselle-est affirment dans un communiqué leur volonté de maintenir les dispositions existantes.

Ils disent considérer la singularité du statut local comme « un précieux outil de dialogue interreligieux et un vecteur de tolérance. Ce statut permet à nos enfants d’aborder s’ils le souhaitent les questions religieuses, d’apaiser les tensions et de favoriser l’ouverture aux autres. »

Aussi, tous deux ont souhaité effectuer une démarche commune ce vendredi 8 juillet à Metz auprès du recteur « pour défendre notre histoire, assurer l’avenir d’un modèle parfois envié de tous, mais aussi porter haut et fort les valeurs communes spécifiques qui caractérisent notre territoire et ses richesses. Cette démarche, s’inscrit au-delà des appartenances politiques et dans l’intérêt ainsi que dans le respect de tous les Alsaciens-Mosellans. » De ce fait, ils insistent donc pour maintenir le statu quo sur ce sujet.

Les deux co-secrétaires du Parti de Gauche de Moselle ont apporté une réponse cinglante.

Vous avez dit union sacrée ?
Le qualificatif est pertinent s’agissant des déclarations des deux députés est-mosellans, Kalinowski et Lett. On les avait déjà vus alliés contre le Front national. C’est à présent la laïcité et son esprit même qu’ils pourfendent.
En s’arcboutant sur une loi d’un autre âge, les deux législateurs considèrent d’une même voix que les dispositions scolaires en vigueur en Alsace-Moselle (pour mémoire : l’obligation de recevoir un enseignement religieux au sein de l’École publique, laïque et républicaine) constituent « un vecteur de tolérance et de dialogue » qui permettrait selon eux « d’apaiser les tensions ».
La loi de décembre 1905 (de séparation des Églises et de l’État), si elle assure en effet « la liberté de conscience… et le libre exercice du culte… », précise également que la République ne subventionne aucun culte.
L’impôt, payé par tous les citoyens, ne devrait donc financer que les dépenses destinées à tous les citoyens. Comme par exemple l’école, la santé ou la justice. La laïcité, appuyée à la loi de 1905, assure l’égalité de tous, sans préjuger de croyances différentes. Elle est donc indispensable dans l’École de la République par sa capacité d’émancipation.
Les douleurs de notre histoire n’ont pas permis aux trois départements de bénéficier des avancées de cette loi. Mais en cette période troublée où on a trop souvent tendance à convoquer les religions en lieu et place de devoir public, il nous a paru indispensable de rappeler les racines de notre bien commun : la République.
Messieurs Kalinowski et Lett vont devoir nous expliquer comment les enfants des 98 autres départements français reçoivent une éducation citoyenne puisque, d’après eux, seul un cours de religion serait à même de former les esprits à la « tolérance, au dialogue et à l’ouverture aux autres »…
Leur réponse nous intéresse.

Brigitte Blang et Jonathan Outomuro co-secrétaires du Parti de Gauche en Moselle

Publié dans Les Actualités

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A
Je n'en reviens pas ! Que deux députés osent encore imposer un enseignement religieux aux enfants, au mépris de leurs convictions et de celles de leurs parents, qu'ils soient chrétiens, musulmans, bouddhistes, ... ou athées, cela me laisse bouche bée. Et la liberté de conscience, qu'en font-ils ? La Constitution qui nous garantit cette liberté, ne concernerait pas les Alsaciens et Mosellans ?<br /> La France, pays des pires contradictions ...
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