Stocamine, ne pas baisser les bras ! Rassemblement à Colmar le 2 décembre 2017, à 10h30 devant la préfecture
La plus grande nappe phréatique d'Europe est menacée de contamination irréversible : il y a urgence à prendre conscience que nous ne pouvons plus aller dans la même direction ! Accident nucléaire ou pollution par des déchets industriels hautement toxiques, c'est la vie en Alsace et dans toute la plaine du Rhin qui est compromise, à terme.
Le quotidien Le Monde nous alertait déjà en février 2014 :
« Dans les sous-sols de Stocamine, la bombe à retardement alsacienne :
Quelque 44 000 tonnes de déchets dangereux sont enfouies dans une ancienne mine du Haut-Rhin, qui se révèle instable. Déstockage ou confinement : que faire de cette bombe à retardement ? […]
D'autant qu'il y a urgence : les galeries commencent à s’affaisser sous l'effet de la pression due au creusage. A certains endroits, les toits (« plafonds » dans le jargon minier) se sont effondrés, rendant quasi impossible l'accès aux colis de déchets, dont certains sont probablement percés ou éventrés. D'autres se corrodent sous l'effet de la chaleur.
« Plus on attend, et plus il sera difficile de récupérer les colis, s'inquiète Yann Flory, porte-parole du collectif Déstocamine, qui fédère ONG et syndicats en faveur du déstockage total. Les experts sont certains que la nappe phréatique la plus grande d’Europe sera bientôt touchée, car l'eau s'infiltre et ruisselle vers les déchets. Le temps presse. »
Vu l'état de certaines galeries et le décollement des plafonds il y a urgence à déstocker tant que l'accès y est possible !
Et en 2017, où en sommes-nous ?
Un mois après [mars 2017] la publication par le Préfet du Haut-Rhin d'un arrêté qui autorisait le stockage souterrain illimité d'une partie des déchets dangereux à Stocamine, le conseil départemental a annoncé ce vendredi avoir déposé un recours auprès du tribunal administratif de Strasbourg.
Une enquête jugée "insuffisante"
Dans cette requête "pour excès de pouvoir", expédiée le 13 avril, le Département estime que l'arrêté préfectoral a été "précipité" et développe notamment cinq arguments attestant, selon lui, de sa dangerosité:
"- l'ennoyement certain de la mine par de l'eau provenant de l'ensemble du réseau de forage de puits et de galeries de mine du bassin potassique,
- la pollution de la nappe phréatique du fait de l'expulsion des produits solubles entreposés,
- l'insuffisance du dossier d'enquête,
- l'absence de consultation et de recueil d'avis du Département du Haut-Rhin et de l'Agence de l'Eau,
- le non respect des règles concernant l'eau et le milieu aquatique,
- l'insuffisance des moyens d'analyse et de mesures nécessaires au contrôle de stockage et à la surveillance de ses effets sur l'environnement."
Levée de boucliers
Lors de la publication de l'arrêté, le préfet avait indiqué avoir entendu toutes les parties et pris connaissance des éléments versés à l'enquête publique, qui aboutissait à la même conclusion, tout comme le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques.
Mais la décision, subordonnée à l'extraction de 93% des déchets mercuriels et à la réalisation par l'exploitant de travaux complémentaires, a suscité une levée de boucliers, chez des associations de défense de l'environnement aussi bien que parmi les collectivités locales, des communes à la Région en passant par le Département.
(DNA, publié le 28/04/2017 à 16:08)
Wittelsheim ou Bure, mercure et cynaure ou déchets nucléaires ultimes, c'est la même logique d'irresponsabilité qui prévaut et qu'il nous faut combattre pour l'avenir de notre planète et la vie de nos enfants.
Quelle est l'étendue du problème ? 3 000 tonnes de mercure et ... tout le reste !
Plus de 90% des déchets dangereux du centre de stockage souterrain Stocamine de Wittelsheim (Haut-Rhin) y resteront enfouis, dans le cadre de la fermeture définitive de ce site à l'arrêt depuis un incendie en 2002, a annoncé vendredi la préfecture du Haut-Rhin.
Sur les 44.000 tonnes de déchets entreposées dans une ancienne mine de potasse, 2.000 seront extraites, correspondant à 93% des déchets contenant du mercure et présentant à ce titre un risque particulier de pollution de la nappe phréatique, a exposé le préfet Laurent Touvet lors d'un point de presse à Colmar.
Le préfet a autorisé par un arrêté le stockage souterrain "pour une durée illimitée" des autres déchets, en l'assortissant de trois mesures de prévention pour empêcher leur contact avec l'eau: remblaiements, barrages de confinement ralentissant la montée de la saumure (eau fortement concentrée en sel) et création d'une zone de drainage.
Il est urgent de tirer la sonnette d'alarme, donc de se mobiliser dans toute l'Alsace et d'appuyer les actions du collectif Déstocamine
Mais le chevalier de l'écologie va nous sortir de cette impasse, n'est-ce pas ?
C’est un nouveau rebondissement dans un dossier vieux de presque vingt ans. (Par Marie Coulon, FR3 Grand-Est. Publié le 30/08/2017 à 11:2)
La journaliste nous rapporte en août que, « Dans un courrier daté du 10 août dernier, adressé au député haut-rhinois Eric Straumann, Nicolas Hulot, Ministre de la Transition écologique et solidaire se prononce contre le déstockage complet des déchets entreposés sur le site de Stocamine ».
Dans sa réponse Le Ministre Hulot précise encore « qu’au vu de la très faible perméabilité des terrains, il est très peu probable que d’éventuelles venues d’eau atteignent le niveau du stockage et, a fortiori, que des remontées de saumures vers la nappe soient observées […] ». Ce n’est pas du tout l’avis des experts auxquels s’est adressé le collectif « Déstocamine » !
Le Président du Conseil départemental, M. Eric Straumann, arguait lui aussi dans une lettre à Ségolène Royal que «Toutes les études concluent, qu’à long terme, des déchets enfouis dans cette mine remonteront à la surface et contamineront la plus grande nappe d’eau potable d’Europe. Malgré cette réelle menace, le gouvernement n’estime pas nécessaire de débloquer les 50 millions d’euros supplémentaires indispensables à l’assainissement total du site » (DNA selon dépêche AFP, 28.03.2017).
Mais Marie Coulon relève que en août, pour justifier ce refus de déstockage complet des déchets toxiques, le nouveau Ministre de l’environnement Nicolas Hulot argue « qu’au regard de l’état dégradé des galeries, un déstockage complet, à supposer qu’il soit faisable, exposerait les opérateurs à un risque très important pour une plus-value environnementale limitée. ». Cette expression comptable et managériale de « plus-value »,employée par le militant écologiste en l’associant à l’objectif « environnemental » est révélatrice de son état d’esprit général : écologie, en second lieu, oui, mais rentabilité d’abord ! Il est une expression anglo-saxonne qui synthétise parfaitement ce positionnement et la fonction réelle de Nicolas Hulot dans ce gouvernement de droite (et en même temps…) mais absolument pas « écologiste » : greenwashing !
Sa conclusion est sans appel : « Le conseil départemental, qui attendait une autre réponse de la part de Nicolas Hulot, militant environnemental engagé, déplore la légèreté avec laquelle ce dossier particulièrement sensible est traité… L'Etat s'octroie un droit à polluer la nappe phréatique la plus importante d'Europe en bafouant les règles qu'il a pourtant adoptées d'interdiction de toute dégradation de la nappe d'Alsace. »
Question écrite à l'Assemblée Nationale de Mathilde Panot, députée de la France insoumise.
Le centre de stockage de déchets StocaMine présente un risque important de contamination d’une des plus grandes nappes phréatiques du continent européen. 44 000 tonnes de déchets ultimes y sont entreposées. Mme Mathilde Panot souhaite rappeler à M. le Ministre les termes de l’arrêté préfectoral, datant du 5 février 1997, dont l’article 7 dispose que « l’exploitation du stockage sera conduite de façon à assurer, à tout moment, la possibilité de retrait de tout ou partie des déchets ». Le principe de réversibilité était donc prévu dès l’origine et l’autorisation de stockage était dans l’article 2 accordée pour « une durée maximale de trente ans », point décisif dans l’acceptation du projet par les citoyen.ne.s. Certes, cette durée est potentiellement renouvelable et l’amendement Sordi remet en cause cette réversibilité mais Mme Mathilde Panot attire l’attention de M. le Ministre sur cette double promesse trahie à cette heure : réversibilité et limitation de la durée du stockage.
Il n’est pas trop tard pour que l’État réponde à ses obligations et aux attentes des habitant.e.s, associations et syndicats réunis au sein du collectif Déstocamine. Une fois de plus, Mme Mathilde Panot souligne que les citoyen·ne·s, premier·e·s à être concerné·e·s par le projet, défendent dans le même mouvement leur territoire et l’intérêt général. L’incendie qui a eu lieu dans le centre souterrain de stockage en 2002 n’est pas sans rappeler les risques similaires encourus à Bure, sur lesquels Mme Mathilde Panot a déjà attiré l’attention de M. le Ministre. Si les coûts du déstockage sont certes supérieurs à ceux du confinement – entre 309 et 384 millions d’euros contre 181 millions d’euros – Mme Mathilde Panot souhaite rappeler à M. le Ministre que les ingénieurs des mines consultés à ce propos ont précisé très clairement que les coûts ne devaient pas intervenir dans la décision. La destruction de l’environnement n’a pas de prix, et les risques posés par une éventuelle contamination de la nappe phréatique sont hors de proportion avec le coût supplémentaire impliqué par le déstockage.
De toute évidence, les galeries de l’ancienne mine de potasse Joseph-Else ne se prêtent absolument pas au stockage, et, en dépit des critiques émises par ceux-là même qui y ont travaillé, le projet a suivi son cours. Mme Mathilde Panot remarque qu’encore une fois, et comme dans bien des projets inutiles ou mal conçus depuis l’État, le mépris de l’avis des travailleur·se·s mène à des situations inextricables qui auraient pu être évitées dès le début. Des galeries prévues pour tenir des siècles s’effondrent déjà après à peine vingt années de stockage. Mme Mathilde Panot suggère à M. le Ministre d’envisager sérieusement :
- un moratoire bloquant les travaux de confinement, le temps nécessaire aux actions en justice ou à l’enquête parlementaire de trouver des réponses
- l’hypothèse d’un centre de stockage en surface, de lancer une évaluation publique à ce propos
Nous ne pouvons sérieusement assurer un contrôle sur des déchets confinés en sous-sol. La responsabilité de l’État exige d’examiner avec soin et de mettre en œuvre le déstockage et l’ouverture d’un centre de stockage en surface.
Et pour finir, une vidéo d'Etienne Chamik, porte-parole du collectif Déstocamine (suivez le lien : https://youtu.be/eMbYaSYNZrE).
A soutenir de nos voix puissantes et déterminées, le jeudi 2 décembre à 10h30 devant la préfecture de Colmar : le plus beau stand de Noël à acclamer !